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Côte d’Ivoire :  Élections législatives 2025 à  Yamoussoukro / Populations et autorités échangent autour de la paix et de la sécurité du scrutin

Côte d’Ivoire : Élections législatives 2025 à Yamoussoukro / Populations et autorités échangent autour de la paix et de la sécurité du scrutin

upl.ci : La Commission électorale indépendante (CEI) a réaffirmé, mardi 23 décembre 2025 à Yamoussoukro, son engagement résolu en faveur d’un processus électoral apaisé, équitable, inclusif et sincère, à quelques jours des élections législatives prévues le samedi 27 décembre 2025. C’est dans cette optique qu’une rencontre d’information et d’échanges s’est tenue entre le superviseur de la CEI pour la région, Dr Doumbia Soumaïla, et les différents candidats en lice. Étaient également conviés à cette séance les chefs traditionnels, les populations du district autonome de Yamoussoukro et de la circonscription électorale d’Attiégouakro, ainsi que l’ensemble du corps préfectoral et des représentants des forces de défense et de sécurité.

Un cadre de concertation voulu par l’administration. Ouvrant la rencontre, le préfet de région de Yamoussoukro, M. Coulibaly Gando, a indiqué que cette initiative s’inscrivait dans une dynamique de dialogue permanent avec les acteurs politiques, afin de recueillir leurs préoccupations et d’y répondre dans un esprit de responsabilité partagée et de préservation de la paix sociale. La CEI invoque des impératifs sécuritaires. Prenant la parole au nom de la Commission électorale indépendante, le superviseur régional, Dr Doumbia Soumaïla, a tenu à rappeler la détermination de la CEI à organiser des élections crédibles, tout en plaçant la sécurité des personnes et des biens au cœur de ses priorités. Il a, à cet effet, justifié la décision de regrouper certains bureaux de vote dans des zones jugées plus sûres, une mesure motivée par des menaces et risques sécuritaires persistants. Selon lui, ce dispositif n’est pas inédit, puisqu’il avait déjà été appliqué lors de la dernière élection présidentielle, organisée sous couvre-feu à Yamoussoukro, avec l’appui renforcé des forces de l’ordre. « Les individus qui ont perpétré des violences lors de l’élection présidentielle, allant jusqu’à incendier deux sièges de la CEI dans la région, sont encore dans la nature. Rien ne nous garantit qu’ils ne récidiveront pas », a-t-il averti. Pour illustrer son propos, le superviseur de la CEI a eu recours à une métaphore :« La situation est comparable à une maison dans laquelle un serpent est entré. Tant que le serpent n’a pas été capturé ou neutralisé, nul ne peut y entrer avec la certitude de ne pas être mordu. » Dans ce contexte, a-t-il insisté, le principe de précaution s’impose. « Il serait irresponsable d’exposer la vie des agents électoraux et des forces de sécurité en les maintenant isolés dans des zones qui se sont déjà révélées à haut risque », a-t-il souligné. Il a aussi tenu à expliquer son souci d’une nécessité de précaution par la circulation massive de tracts dans la ville de Yamoussoukro et dans certains villages appelant à l’abstention et au boycott des législatives. Il a illustré ses propos par les tracts attribués à un certain « commandant flèche » qui a signé un appel au nom d’un Groupe d’Intervention Rapide (GIR) qui invite au boycott des élections législatives et à la libération de la Côte d’ivoire.  Pour lui, cette situation est particulièrement alarmante, virulente et déstabilisatrice. Équité électorale et primauté de la vie humaine. Le Dr Doumbia Soumaïla a également tenu à rassurer les candidats quant au respect du principe d’égalité. « L’essentiel, dans le jeu démocratique, est de ne pas rompre l’équité entre les candidats par des décisions qui favoriseraient certains au détriment des autres », a-t-il affirmé, précisant que tous les candidats sont soumis aux mêmes règles et aux mêmes contraintes.Tout en reconnaissant l’importance cruciale des élections pour la démocratie, il a martelé que la paix, la sécurité et la préservation des vies humaines doivent toujours primer sur toute autre considération.

Les candidats expriment leurs préoccupations.

Lors des échanges qui ont suivi, plusieurs candidats ont fait part de leurs inquiétudes, notamment en ce qui concerne les difficultés de transport des électeurs, en particulier dans les zones rurales, du fait de l’éloignement de certains bureaux de vote regroupés. À la quasi-unanimité, les candidats ont plaidé pour un retour des bureaux de vote dans leurs emplacements initiaux, estimant que la décision actuelle pourrait pénaliser la participation électorale, surtout en milieu villageois. Certains d’entre eux ont donné des assurances quant à l’absence de violences lors du scrutin législatif. Le candidat Léandre Koffi a ainsi soutenu que les candidats ne sauraient être tenus responsables des actes de violence commis par des individus qui leur sont inconnus. Dans le même esprit, Kouamé Édouard a affirmé que les acteurs politiques ne pouvaient être comptables des exactions perpétrées par des fauteurs de troubles agissant en marge du processus démocratique. Une écoute attentive, mais une prudence assumée. En réponse, le superviseur de la CEI a dit comprendre les préoccupations exprimées. Il a toutefois relevé, non sans une pointe d’humour, ce qu’il a qualifié de paradoxe :« Je trouve curieux que des personnalités qui affirment ne pas connaître les auteurs des violences puissent en même temps garantir que ces derniers seraient devenus, du jour au lendemain, pacifistes. ». Il a rappelé que la décision de regroupement des bureaux de vote ne remettait nullement en cause l’égalité des chances entre les candidats, tous étant logés à la même enseigne. Il a néanmoins assuré qu’il transmettrait fidèlement la doléance des candidats à sa hiérarchie, précisant que cette mesure ne relevait pas d’une décision personnelle. Le Dr Doumbia Soumaïla a, en revanche, invité les candidats à se préparer à participer au scrutin conformément au schéma arrêté par la CEI, soulignant que la transmission de la requête ne garantissait en rien une révision automatique de la décision. Une rencontre dense, un message clair. Débutée à 16 heures, la rencontre s’est achevée à 18h30, après deux heures trente minutes d’échanges francs et nourris. Si le dialogue a permis d’exposer les positions de chacun, la CEI n’a laissé transparaître aucun signe d’un revirement imminent. Par cette démarche, la Commission électorale indépendante entend renforcer la confiance entre les acteurs politiques, les autorités administratives et les citoyens, tout en poursuivant son objectif majeur : organiser des élections législatives transparentes, crédibles et exemptes de violences, dans l’intérêt supérieur de la démocratie et de la stabilité nationale. Yamoussoukro

Do Sosthène

Correspondants régional

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